Attention, ce que vous allez lire pourra vous offenser. Le trait est volontairement exagéré. Ames sensibles, changez de fil ;-)
La réponse est en fait très simple : parce qu'elles ne valent plus rien !
Ou alors, parce qu'il reste peu de temps avant que leur coût tende vers zéro. Plus précisément, parce qu'il ne sera bientôt plus possible d'en tirer une quelconque rentabilité, tout en restant dans le même paradigme de distribution unidirectionnelle de la donnée fermée.
Plusieurs raisons à cela.
La première est que OSM avance
très vite, et sous peu, les données libres auront atteint le même niveau de qualité et de complétude (cf l'
étude de Muki Haklay qui compare la qualité des données OSM avec un dataset commercial --Meridian2--, dont l'hypothèse conclusive est sans appel, au transparent 38) ...
La deuxième est que ce jeu de données leur coûte trop cher à maintenir (et donc leur couterait beaucoup plus cher à améliorer significativement - ce qui serait souhaitable pour certaines applications), alors que la communauté OSM fait ça très bien, bénévolement, et qu'elle en tire un plaisir non dissimulé.
La dernière est probablement parce que vendre de la donnée brute "de base" ne suffira plus (ce que semble confirmer
cette interview). C'est la pertinence de la donnée qui va permettre de générer du revenu: délivrée au bon moment, d'actualité, mise en contexte et commentée. On rejoint le contexte des bien connus LBS.
La conclusion est la suivante :
la véritable valeur d'un jeu de données est liée au nombre d'utilisateurs qui s'en servent, et qui donc sont en mesure de le corriger et de l'améliorer (car les utilisateurs de la donnée géographique sont aussi des contributeurs, dans le paradigme émergent).
Tout ceci suppose bien évidemment que la licence sur les données soit ouverte.
Il est en effet inimaginable de maintenir les remontées de bug des utilisateurs sur le long terme autour d'un jeu de données fermé, alors qu'une offre parallèle de données géographiques de qualité monte en puissance.
Les producteurs de données commerciales tels que Navteq et TeleAtlas ont du souci à se faire. Au fur et à mesure que OSM avance, leurs jeux de données perdent de leur valeur.
Ce ne sont pas les pseudo communautés mises en place autour de systèmes tels que MapShare qui vont permettre de compenser celà. Comme expliqué plus haut, ces datasets retiennent encore pour eux leur homogénéité, ainsi que la connaissance de leurs limites.
Un business modèle alternatif ? le service.
A l'image de l'écosystème bâti autour du logiciel libre, dans lequel les projets financent les ajouts fonctionnels à des briques de base libres, il est possible d'imaginer vendre du service autour de l'enrichissement (en POI, en données pertinentes pour un champ d'activité particulier, etc, mais peut être aussi en précision ?) d'un jeu de données ouvert sur une zone donnée.
L'apparition de tout ceci n'est plus qu'une question d'années.
Attention, je n'ai pas parle pas ici des données créées et maintenues par les agences cartographiques nationales (NMA), telles que l'IGN et l'Ordnance Survey. J'examinerai ce cas dans un prochain billet.